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"Matières. Symbolique et savoir-faire"
16 mars - 29 décembre 2024

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L’étude du matériau artistique est souvent reléguée au second plan, comme si ce dernier n’était qu’un moyen, un support nécessaire mais non constitutif de l’œuvre. Pourtant, sans matière, pas d’œuvre et avec une matière autre, une œuvre différente.

Cette exposition du musée Sandelin de Saint-Omer a pour but de rendre au matériau toute son importance dans le processus créatif à travers ses qualités esthétiques, sa difficulté (ou non) à être dompté, les symboles qu’il revêt, les innovations qu’il suscite, jusqu’aux expérimentations contemporaines. De la calebasse au reliquaire, de la statuette à la lampe à huile, il s’agit aussi et surtout de rendre hommage à la virtuosité, à l’ingéniosité voire à l’espièglerie des artistes ou artisans et à l’intelligence de la main.

Section 1. Choisir son matériau

Si les artistes et artisans créent souvent à partir de ressources locales, par opportunisme, d’autres choisissent attentivement leurs matières premières. L’usage de l’objet à réaliser et les propriétés spécifiques des matériaux influencent cette décision. Parfois, un matériau revêt de nombreux usages, c’est le cas de la céramique. Considérée comme un des premiers matériaux artificiels développés par les hommes, elle peut servir à conserver, consommer, cuisiner ou même bâtir. Des techniques complexes permettent de créer des pièces raffinées à partir de l’argile.

Section 2. Maîtriser la matière

Des évolutions du verre à la maîtrise du fer, les développements techniques des matériaux reflètent la créativité incessante des hommes. Depuis les premiers objets de verre apparus au 3e millénaire av. J.-C., en Égypte et en Mésopotamie, jusqu’aux productions industrielles actuelles, de nombreuses innovations ont été mises au point, comme le soufflage ou la technique du pressé-moulé. La maîtrise du métal est également abordée dans cette section à travers des collections d’armes d’Afrique centrale et d’Europe. Un projet d’archéologie expérimentale mené par les forgerons d’épée de l’atelier Thibaud, autour de la reproduction d’une épée de chevalier, vous dévoile des techniques employées à l’époque médiévale.

Section 3. Luxe & virtuosité

Au-delà de l’acte créateur qui le caractérise, l’art, puisque perçu comme non essentiel à la vie, est aussi un luxe. Les matériaux employés par les artistes sont donc souvent précieux ou ostentatoires, manifestant le raffinement et le faste des commanditaires. La hiérarchie des matières varie selon le lieu et l’époque. Cette section vous permettra notamment d’admirer la très belle collection de pierres sculptées chinoises en jade, quartz, stéatite, ambre ou encore lapis lazuli, mise en dépôt par le musée des Beaux-Arts d’Arras.

Section 4. Symboliques & croyances

La diversité et la provenance des matériaux sont immenses. L’origine naturelle de ces derniers leur confère une connotation et des symboliques qui influent sur leur usage. De l’amulette aux sculptures contenant les ancêtres ou les saints, les matériaux jouent un rôle primordial dans l’activation des objets. Le bois, qui naît, croît et meurt, est par exemple réputé comme un matériau vivant et, pour cette raison, préféré au fer dans la pensée chrétienne médiévale. Dans les îles Salomon, l’éclat iridescent de la nacre, contrastant avec le bois sombre, manifesterait la présence des esprits.

Section 5. Matérialiser l’art aujourd’hui

Le rejet des techniques traditionnelles et la diminution de l’importance accordée aux savoir-faire ont pu faire croire à un déclin du matériau dans la sphère artistique contemporaine. Au cours du 20e siècle s’aiguise la conscience des limites encadrant les media traditionnels des Beaux-Arts. Pourquoi peindre à l’huile et sculpter le marbre alors qu’est offerte une gamme immense de matériaux, directement issus du quotidien ? Dès lors, les matériaux et les techniques ne marquent plus les bornes de la créativité mais ouvrent un champ immense d’expérimentations.

Durée de la visite : 1h - 1h30

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